Qui sont les plus gros responsables de la pollution numérique ?

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La pollution numérique est aujourd’hui à l’origine de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le rapport publié en juillet 2019 par le think tank The Shift Project « Climat : L’Insoutenable Usage de la Vidéo en Ligne » remet en question explicitement l’usage intensif que nous avons des vidéos en ligne et nous alerte sur l’impact écologique désastreux que cela implique.

Quel est l’impact environnemental de la vidéo en ligne ?

Parmi toutes les formes d’usage numérique, la vidéo en ligne est le format qui est à l’origine de plus de 60% du trafic de données à l’échelle mondiale, générant ainsi 306 millions de tonnes de CO2 par an. Il apparaît donc comme indispensable de remettre en question cet usage spécifique du numérique pour adresser des solutions durables et en limiter l’impact environnemental désastreux.

4 types de contenus majeurs constituent l’usage de la vidéo en ligne :

  1. La vidéo à la demande (Netflix, Amazon Prime, Open Load…) occupe 34% du flux de données mondiales de la vidéo en ligne
  2. La pornographie représente 27%
  3. Les tubes (vidéos courtes type YouTube) représentent 21%
  4. Les vidéos sur les réseaux sociaux représentent 18%

Chaque forme d’usage a un impact spécifique et non négligeable sur la pollution numérique et il s’agit de proposer des solutions adaptées pour chaque catégorie.

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Quelle est la pollution numérique de Netflix ?

Selon The Shift Project, le streaming sur Netflix consommerait à lui seul plus de 370 térawatt-heure (TWh) par an. C’est plus que la consommation annuelle d’électricité au Royaume-Uni. Cependant, Carbon Brief a récemment publié un article en opposition avec cette estimation. George Kamiya estime ainsi que The Shift Project s’est appuyé sur des données de 2015. Au détriment donc des progrès en rapidité et efficacité énergétique depuis dans le secteur des TIC. Pour Kamiya, la consommation énergétique de Netflix serait en réalité 6 fois inférieure à celle présentée dans le rapport original. Les centres où sont hébergées les données et le réseau par lequel elles transitent consommeraient eux 7 à 18 fois moins d’énergie.

Au final, après réévaluation, l’article de Carbon Brief juge que visionner  Netflix pendant 1 heure consomme 25 à 53 fois moins d’électricité que ce que prétend l’estimation réalisée par The Shift Project. Le rejet de CO2 associé serait de ce fait de 27 à 57 fois moins important (56-114 grammes contre 3,2 kg). En équivalence, cela reviendrait à rouler en moyenne 400 mètres avec une voiture conventionnelle, contre 12,8 km selon les calculs du Shift Project. En revanche, les conclusions des deux études s’accordent sur le fait que la pollution numérique engendrée par la vidéo en ligne va exploser si les internautes ne font pas preuve de sobriété numérique.

Netflix, ou l’impossible transition énergétique

Pour rappel, 10h de visionnage de vidéo HD en ligne polluent autant que l’ensemble des articles Wikipédia en ligne ! Jean-Marc Jancovici, ingénieur et essayiste, alerte dans une récente interview sur la catastrophe environnementale que Netflix représente en terme d’émissions de gaz à effets de serre. Il nous rappelle que le géant américain en pleine expansion, représente 13% de la bande passante mondiale. Or, lorsque l’on visionne une série Netflix, on pousse à la consommation intensive de charbon en Virginie pour fournir l’énergie d’alimentation des data centers. L’organisation Greenpeace sensibilise à la nécessaire transition énergétique qui doit être opérer au sein de Netflix afin d’éliminer les énergies fossiles du système énergétique de l’entreprise. Cependant, pour que Netflix devienne toujours plus éco-responsable, ce sont d’abord à ses abonnés de changer leurs pratiques. Le géant américain a déjà prouvé qu’il savait écouter ses abonnés.

Qu’est-ce que la sobriété numérique ?

La sobriété numérique n’est pas un concept flou ou spéculatif. Elle accompagne la transition numérique contemporaine qui consiste à effectuer une priorisation dans l’allocation des ressources afin d’adapter nos modes de consommation numérique aux limites des ressources naturelles et énergétiques planétaires. Il ne s’agit pas de contester l’apport technologique et sociétal du numérique mais plutôt de préconiser un usage raisonné afin de faire du numérique un allié dans la lutte contre le réchauffement climatique. La pollution digitale étant une forme de pollution qui s’accroît à une vitesse vertigineuse.

Les opportunités du numérique étant précieuses, mieux les calibrer est essentiel pour en préserver l’utile. Être ‘sobre’ à l’échelle de notre société, c’est donc réinventer nos usages pour qu’ils soient compatibles avec les contraintes climatiques. C’est un défi stimulant, et ce rapport m’a permis de commencer à le mesurer.

Maxime Efoui-Hess, auteur du rapport, The Shift Project

Mais quelles sont les initiatives concrètes proposées pour réduire la pollution digitale ? Trois formes de régulations sont à envisager selon le rapport :

  • L’accès limité au contenu.  Proposition de forfaits calculés sur la base de la consommation volume de vidéos à la demande.
  • Le design addictif des plateformes de diffusion. Réflexion autour de la construction des plateformes qui ont actuellement comme objectif de maximiser le nombre de visionnages consécutifs par utilisateur.
  • Les outils réglementaires.  Prendre en compte les contraintes énergie-climat dans la mise en place de réglementation des usages numériques.

Ces mesures de régulation sont à soumettre au débat public. Notamment afin de ne pas négliger des problématiques importantes telles que la neutralité d’Internet, la liberté d’expression ou l’accès démocratisé aux contenus numériques.

Nous vous proposons aussi quelques recommandations d’usage raisonné et de pratiques streaming responsables telles que :

    • Diminuer la définition des vidéos que l’on visionne
    • Éviter le partage compulsif de vidéos sur les réseaux sociaux
    • Installer Carbonalyser, l’extension Internet de navigation qui calcule en temps réel l’impact de nos recherches web sur le climat.

Alors ? Prêt à combattre la pollution numérique ?

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