Dans le rapport « Clicking Clean » publié début janvier, l’organisation environnementale Greenpeace pointe le prochain défi pour internet. Alors que nos usages vont aller croissant, son impact énergétique suivra le même chemin, la pollution numérique ne cesse de prendre de l’ampleur. Pour l’ONG, les acteurs du numérique doivent se convertir aux énergies renouvelables.
« Clicking Clean » dénonce une pollution d’Internet comparable à celle de l’aviation
Internet est présent à tous les instants de notre vie quotidienne. Le smartphone que l’on consulte en allant au travail. Netflix que l’on lance le week-end pour du « binge-watching ». Les objets connectés qui nous entourent. Vu de l’extérieur, difficile d’imaginer qu’une de ces actions ait un impact sur l’environnement. D’un autre côté, recycler ses déchets ou ne pas utiliser de sacs en plastique sont devenus des réflexes écologiques. L’impact est important des deux côtés, mais celui d’Internet est invisible. L’impact environnemental commence à la fabrication, mais surtout à l’usage des différents objets de notre quotidien.
Le terme de « cloud » nous met dans l’erreur. Ces centres de stockage ne sont pas dans les nuages, mais dans des bâtiments physiques bien réels. L’impact de l’industrie informatique est loin d’être négligeable ! La pollution numérique représente pas moins de 7% de la consommation mondiale d’électricité. Et ces chiffres devraient continuer à augmenter puisque le trafic Internet pourrait tripler d’ici 2020. Ironiquement, la pollution générée par l’aviation, généralement dénoncée à un impact sur le climat équivalent à celui de la pollution numérique.
Des défis qui commencent à être relevés pour endiguer la pollution d’internet
Selon Greenpeace, la solution est simple mais il devient urgent de se saisir du problème. Tout d’abord l’alimentation de ces centres de données doit être prise en charge par les énergies renouvelables. L’ONG avance ainsi que « notre dépendance grandissante à Internet pourrait devenir un catalyseur de la transition vers une économie reposant sur les énergies renouvelables. » Toutefois si on ne prend pas ce chemin rapidement, quand il faudra faire la transition écologique, alors ce sera beaucoup plus long et coûteux. Les entreprises du secteur du high-tech ont commencé à se saisir du problème. Depuis 4 ans, Google et Apple sont se engagés en faveur d’un internet 100% vert. Depuis elles ont été rejointes par plus de 20 entreprises à des niveaux différents d’engagement. Selon le classement effectué par Greenpeace, Facebook a rejoint les deux géants parmi les meilleurs élèves. En queue de classement, on trouve Samsung, Alibaba.com ou encore Oracle. Au-delà du fabricant sud-coréen et du site de e-commerce chinois, les géants du sud-est asiatique sont globalement à la traîne. Mais le problème est là différent, il s’agit surtout d’une absence de politiques publiques en faveur des énergies renouvelables.
Futur data center Apple à Athenry en Irlande
Les entreprises se trouvent donc forcées à utiliser de l’électricité issue du charbon ou d’autres énergies polluantes. L’autre défi concerne le streaming vidéo. En 2015, il représente 63% du trafic Internet mondial. Et Netflix, l’acteur dominant du marché continue d’utiliser des énergies fossiles. Le chemin à parcourir reste encore long comme le pointe Greenpeace dans son rapport.
Au-delà des entreprises, ce sont aussi les utilisateurs qui doivent changer leurs habitudes. Sauver la planète avec Internet demande à peine plus d’effort qu’à travers le recyclage, il faut juste prendre les bons réflexes. Ou bien même trier leur emails avec Cleanfox !